Plongée dans un fonds de la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet qui gagnerait à être davantage connu : celui d’André Malraux, récemment consulté par les chercheurs Valentin STAEBLER et Aliocha MERCOYROL à qui nous avons posé quelques questions.
Quel est le sujet de vos recherches et à quelles fins ?
« Le sujet de notre recherche porte sur André Malraux pris dans son versant politique, de l'élaboration de sa pensée à ses évolutions, fluctuations et ramifications, de sa politisation en Indochine dans les années 1920 à sa disparition en 1976. Ce travail s'inscrit dans l'année Malraux de la Fondation Charles de Gaulle, dont il a été le premier président jusqu'en 1976, en accord avec le général de Gaulle avant son décès. Dans ce cadre, à l'occasion du cinquantenaire de sa disparition (2026), la Fondation se penchera sur cette figure emblématique du gaullisme ».
En quoi ce fonds a eu un intérêt particulier dans vos recherches ?
« Ce fonds a été central dans nos recherches. La dispersion des archives constitue toujours une difficulté, or cette agréable découverte fut un véritable coup de pouce. En effet, la Bibliothèque Jacques Doucet comporte un volet extrêmement large et profond du Malraux politique (lettres, discours, notes...). Saisir ce grand homme au vif, au cœur du processus créatif, avant ses moments de déclamations épiques, comporte une évidente émotion. Certaines de ses harangues lorsqu'il fut l'orateur du RPF prennent alors une consistance autre, sans compter ses brèves notes empilées, quasiment illisibles, qui devaient constituer la colonne vertébrale de son discours, en ne partant que d'un nom, d'un lieu, d'une citation. On ressent alors l'énergie d'un homme qui ne pouvait être réduit à un poète ».
